- sargasse
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• 1663; sargasso 1598; port. sargaço, par le néerl.; d'un adj. lat. salicaceus, de salix « saule »♦ Algue brune (fucales) à thalle rameux, très répandue au nord-est des Antilles, dans la mer des Sargasses.sargassen. f. Algue brune, fixée ou libre, à thalle coriace.⇒SARGASSE, subst. fém.BOT. Algue brune marine, de la famille des Fucacées (dér. s.v. fucus), très répandue au large des côtes de Floride (mer des Sargasses) et dont l'accumulation forme de véritables îles flottantes à la faune très riche. Synon. raisin des tropiques. La mer, avec ses trésors infinis, ses myriades de poissons, ses moissons de varechs et de sargasses, ses énormes mammifères (VERNE, Île myst., 1874, p. 570). La mer par places s'est prise de varechs, et bientôt nous avons navigué entre deux traînées de sargasses; d'abord distantes et lâches, elles se sont coagulées; elles se sont peu à peu resserrées (...). On ne distinguait plus bientôt les longues branches des fucacées, mais un fouillis touffu de feuilles molles, une gelée végétale, une matière encore mais à peine mobile (GIDE, Voy. Urien, 1893, p. 41).— P. anal. L'étoffe verte et bleue moirée de l'eau se déroule et, dansant dans le creux des vagues minuscules, au large, une sargasse de feuilles mortes s'étale (GIONO, Eau vive, 1943, p. 45).Prononc. et Orth.: [
]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1598 mer de Sargasso [it. ds le texte] (W. LODEWIJCKSZ, Premier livre de l'hist. de la navigation aux Indes Orientales par les Hollandois, f ° 53 r ° ds ARV., p. 446); 1602 Sargaço [id.] (A. COLIN, Hist. des Drogues [trad. du texte lat. de l'Escluse], p. 498, ibid., p. 447); 1663 Sargasse (A. DE WICQUEFORT, Relation du Voyage de Perse et des Indes orientales [trad. du texte angl. de Th. Herbert], p. 26, ibid., p. 449). Empr., d'abord par l'intermédiaire du néerl., puis du lat. et d'autres lang. (v. ARV., pp. 446-452), au port. sargaço « algue fucacée ressemblant à un arbuste », d'abord « plante cistacée des landes et des montagnes » (dep. le XVIe s.,
ds MACH.), prob. issu d'un lat. vulg. salicaceus, dér. du lat. salix « saule », en raison de la ressemblance des feuilles de cette plante avec celles du saule. Voir FEW t. 11, p. 102b et 103b. Fréq. abs. littér.: 14. Bbg. BOULAN 1934, p. 55. — WARTBURG (W. von). Glanures étymol. R. Ling. rom. 1960, t. 24, p. 290.
sargasse [saʀgas] n. f.ÉTYM. 1663; sargasso, 1598; port. sargaço, par le néerl.; d'un adj. lat. salicaceus, de salix « saule ».❖♦ Algue brune (Fucacées) à thalle rameux, très répandue au nord-est des Antilles (mer des Sargasses; → Lester, cit. 4).1 Ces algues, appartenant à la famille des fucacées, étaient des espèces de sargasses qui, sèches, fournissent une matière gélatineuse assez riche en éléments nutritifs. (Ils) sucèrent donc ces sargasses, auxquelles ils trouvèrent un goût très supportable.J. Verne, l'Île mystérieuse, t. I, p. 104.2 La mer par places s'est prise de varechs, et bientôt nous avons navigué entre deux traînées de sargasses; d'abord distantes et lâches, elles se sont coagulées; elles se sont peu à peu resserrées, et dans l'étroit chenal que l'eau libre faisait entre elles, peu à peu diminué, l'Orion devenait felouque.Gide, le Voyage d'Urien, La mer des Sargasses, in Romans, Pl., p. 41-42.
Encyclopédie Universelle. 2012.